Mauvaise, Très Mauvaise journée !

Joy venait à peine de sortir du lycée, enfin sortir n'est pas le terme approprié, de s'échapper de son lycée serrait plus juste, et on ne peut pas dire qu'elle débordait de joie, bien au contraire, elle fulminait de colère à cause des heures qui venaient de s'écouler précédemment. Ce n'était vraiment pas une bonne journée, loin de là !

Huit heure ce matin.

Joy se préparait dans sa salle de bain. De grosses cernes apparaissaient sur son visage miné par la fatigue, encore très peu de sommeil cette nuit ! C'est d'ailleurs pour cette raison qu'une fois de plus elle était en retard, elle s'était rendormie après avoir arrêté la sonnerie de son réveil.
Se préparer à la va-vite Joy déteste ça ! Mais une fois de plus, ce matin elle n'avait pas le choix, déjà huit retards à son actif depuis la rentrée, trois semaines auparavant. Ses parents commençaient sérieusement à le lui faire remarquer, il fallait qu'elle ralentisse un peu là dessus, sinon c'était l'école privé à la clé !
Un coup d'eau fraîche sur le visage pour se réveiller, un peu de fond de teint pour cacher les marque du manque de sommeil et deux traits rapides de crayon noir sous les yeux, ça ira pour le maquillage aujourd'hui !
Joy sauta dans un jean et enfila un pull à grosse mailles et de grosse chaussettes épaisses, la fraicheur de l'hiver commençait à se faire sentir. Un coup rapide de brosse pour démêler sa tignasse et hop elle sortit de sa chambre direction la cuisine au rez-de-chaussé pour un petit déj sur le pousse.
Sauf que dans la précipitation, Joy trébucha en dévalant en quatrième vitesse les escaliers et elle atterrit sur les fesses. Un majordome vint aussitôt à son secours pour l'aider à se relever et l'interrogea sur sa chute, n'avait-elle pas trop mal ?
Bien sur que si elle avait mal ! Descendre 22 marches en marbres sur le coccyx !
Les larmes lui montaient aux yeux mais elle n'avait pas le temps de se plaindre, les minutes défilaient et elle aller rater son bus à s'étendre dans des bavardages avec Mr. Grohen, certes très attentionné avec elle, mais là c'était vraiment pas le moment !
Elle entra finalement dans la cuisine se tordant de douleur et aperçu un copieux petit déjeuné préparé par les soins de Clara.
* Cette femme est vraiment adorable * pensa t'elle.
Elle l'embrassa délicatement sur la joue et s'excusa de ne pas avoir le temps de tout manger, elle bu juste son vers de jus d'orange et pris deux toasts grillés tartiné de pâte goût choco-noisette [pour ne pas citer de marque ^^]. Il fallait qu'elle file au plus vite, elle devait se rendre le plus rapidement à l'arrêt de bus du coin.

Horreur lorsqu'elle ouvrit la porte, il avait neigé pendant la nuit ! Courir dans la neige aller encore représenter pour elle une épreuve surhumaine !
Par chance elle ne tomba pas, elle avait assez mal et n'avait aucune envie de retomber sur les fesses.
Lorsqu'elle put distinguer l'arrêt elle vit le bus arrêté à hauteur de celui-ci, elle piqua donc un sprint pour arriver à temps avant qu'il ne redémarre. Mais cela ne fut pas suffisant, il partit au moment où il ne restait plus que trois mètres à Joy avant d'arriver à son niveau !
* Quel con celui là ! Il pouvait pas attendre quinze secondes de plus nan ?!? Pfff ! *

Joy arriva donc une nouvelle fois en retard en cours, elle avait dû attendre le bus suivant.
Sa prof d'histoire, vieille pimbêche excentrique ne l'accepta pas en cours, comme à son habitude, "L'Heure c'est l'Heure mademoiselle Burten !"

Puis vint le cours de philosophie de 9h à 11h. Mr Périn rendit les dissertations faites la semaine précédente.
3 ! Joy eut 3/20 avec pour observation : "aucune réflexion, propos infondés, il va falloir se mettre au travail Melle Burten ( La notion de Travail était à savoir, c'est un repère conceptuel, tâchez de l'apprendre et de la mettre en pratique !)

Joy espérait tant que le repas avec ses amis lui aurait remonté le moral mais ce ne fut pas le cas, elle fut une cible (accidentelle ou pas) d'une bataille de purée. Qui aurait pu croire qu'il y avait encore au lycée ce genre d'action enfantine ?
Elle reçut une cuillerée de purée dans les cheveux et sur son jean.
* Génial ! Franchement génial ! *

Après s'être enlevée du mieux que possible ses tâches de purée, Joy alla en sport mais ce n'est qu'une fois dans les vestiaires qu'elle se rendit compte qu'elle n'avait pas ses affaires, son départ précipité de la maison lui avait fait oublier son sac dans sa chambre.
Le prof d'EPS allait encore vert de rage, cela faisait trois ans que Joy l'avait et entre eux ce n'était pas le grand amour, ils se détestaient mutuellement. Elle alla donc le voir l'air penaude pour lui annoncer son oublis et ne fut pas surprise de se faire gueuler dessus. Il la vira de cours et se fit un plaisir de lui annoncer qu'il allait rédiger un rapport d'exclusion et prévenir ses parents.

Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, Joy craqua et quitta précipitamment le lycée. Tant pis pour les deux heures de littérature qu'elle allait louper ! Là s'en était trop !
Elle jugea bon d'aller errer toute seule dans les rues sans but précis, il fallait qu'elle évacue sa mauvaise humeur de la journée !

Elle tourna à l'angle d'une pizzeria et heurta de plein fouet une personne qui semblait plutôt rêveuse et se retrouva par terre. Ses larmes ne firent que redoubler, la douleur de sa chute du matin s'était peu à peu apaisé mais voici qu'elle réapparu de façon violente !

Melyna adorait voyager. Bien sûr, aujourd'hui elle n'avait pas parcourue des centaines de milliers de kilomètres. Elle s'était juste rendue dans une ville voisine à la sienne, Plant-Poséidon. Elle avait l'espoir qu'ici elle croiserait l'un des élus. Oui, c'était un peu naïf certes, mais on pouvait toujours éspèrer ! Enfin, de toute manière, même si par pur hasard elle en croisait un, elle ne saurait peut-être pas le reconnaître !
Aujourd'hui il faisait gris, le ciel était monotone et le soleil semblait avoir quitté l'atmosphère. De plus, la route était glissante car il avait neigé pendant la nuit. Bref, rien de plus déprimant... Melyna se demanda ce qui l'avait poussé à faire une petite ballade dans cette ville si... humide.
Elle était vêtue d'un grand manteau, avec un col en fourrure ( fausse bien évidemment ), de grosses bottes style après-sky et d'un bonnet gris en laine tout doux. Melyna s'était préparé au froid en venant ici.
Elle marchait d'un air mélancolique tout en fredonnant une chanson qu'elle avait entendu à la radio des sorciers le matin même...
Melyna tourna à l'angle d'un mur et observa les gens. Elle vit une fillette blonde qui donnait des claques à son petit frère, qui lui même tirait le jean de son père qui discutait avec une femme brune. Elle aperçut également un vieux monsieur qui grelotait de froid, assis par terre les mains tendues devant lui. Il portait un vieux manteaux tout troué, et des chaussettes en laines. C'était un pauvre SDF. Melyna s'avança vers lui et lui donna une pièce. Il la remercia et la gratifia de tout les compliments possibles et imaginables.
A l'instant où Melyna allait reprendre sa route, elle percuta de pleins fouet quelqu'un qui eu moins de chances qu'elle et qui tomba à la renverse. Melyna fut dabord secoué, puis elle lui tendit la main pour l'aider à se relever.

Désolé... Je suis vraiment... Désolée !

C'était une jeune adolescente blonde. Vu son expression, elle n'avait pas l'air d'avoir passé une très bonne journée...

Joy resta de longues minutes au sol comme paralysée par la douleur de ses chutes à répétitions. Son coccyx n'était vraiment pas en bon point aujourd'hui, entre sa vertigineuse descente d'escaliers chez elle et son altercation avec une jeune femme, il ne rêvait que d'une chose : un oreiller de plume bien douillé pour apaiser ses souffrances ! Malheureusement pour l'instant il devait se contenter d'un bitume dur et verglacé !

Joy ne pouvait plus se contenir ses larmes s'écoulaient le long de son doux visage, cette journée était-elle maudite ? Qu'allait-il encore lui arriver ?

La demoiselle qui lui avait foncé dedans semblait vraiment désolée de ce malheureux choc entre elles, visiblement elle était très embarrassé de renforcer les larmes de Joy. Ses traits laissaient penser qu'elle n'était pas beaucoup plus âgée que Joy mais une certaine maturité se lisait en elle. De toute évidence elle était sympathique, l'aide qu'elle proposa à Joy lui fût d'un grand secours pour ne pas glisser en se relevant du sol gelé.

Lorsque leurs mains entrèrent en contact, la jeune femme rousse parut interpellée, visiblement quelque chose l'avait troublée et elle ne lâcha pas Joy du regard. Pourquoi ce soudain changement ?

*Pourquoi est ce qu'elle me regarde comme ça ? J'ai vraiment les mains si froides que ça , ou quoi ?*

Mer ... Mer ... ci ... bafouilla t'elle entrecoupée de sanglots.